Socrate dans la salle de classe. L’enseignement de la philosophie comme dialogue et critique

La enseñanza de la filosofía como diálogo y crítica

Résumé

La thèse de cet essai peut être énoncée d’une manière simple et claire : la nature de l’enseignement de la philosophie est le dialogue, et sa fonction est la critique. Cette façon d’enseigner a été en vigueur depuis que Socrate l’a inaugurée. Je vais par la suite justifier cette thèse. Il s’agit, en effet, d’être fidèles à la pédagogie socratique qui est un enseignement d’écoute et de transformation.

L’enseignement de la philosophie occupe une place particulière par rapport au discours et à ses interlocuteurs qui se définit par l’ignorance consciente et délibérée qui traditionnellement a été qualifiée de docte. Cela implique que le ou la philosophe, au moment de la transmission de sa discipline, prend une distance critique par rapport à sa tradition tout en cherchant à éveiller la réflexion chez l’élève. Plus que des savoirs à mémoriser, le professeur ou la professeure de philosophie cherche à transmettre un rapport au savoir qui est une passion, une philia. Enseigner la philosophie c'est amener les élèves à s’y affilier. L’enseignement de la philosophie consiste à éveiller l’amour pour la philosophie, pour honorer la célèbre étymologie du mot. Pour cette raison enseigner la philosophie n’a rien à voir avec la transmission de savoirs ou de techniques, mais de se placer d’une autre manière face au savoir : en position critique, sans rien tenir pour acquis.